La Jupe by Léo Trézenik

La Jupe by Léo Trézenik

Auteur:Léo Trézenik [Trézenik, Léo]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature française
Éditeur: BnF-Partenariats
Publié: 2016-03-30T00:00:00+00:00


Le souper fini, et le Boulevard esseimé, ce fut, parmi les jeunes, un concert d’imprécations à l’adresse de ces « médiocres qui obstruaient toutes les places, qui faisaient de la copie comme d’autres défèquent, avec la même régularité de rond de cuir, mais aussi la même originalité ».

Chacun avait son mot à placer.

— Moi, ce qui m’a surtout réjoui, déclara Charpie, c’est l’aplomb de Boucheron se vantant d’amener ici un soir Barbey d’Aurevilly.

— Barbey se fout un peu de Boucheron, affirma Peyrefort.

— Une anecdote à ce sujet, Charpie ; on peut la raconter dans le Porc-Epic, ça fera plaisir aux intére sés, dit de Régnier. Un soir, d’Aurevilly se trouvait au théâtre, dans une loge voisine de celle ou s’éventait Blanche Pierson. Boucheron, qui rôdait dans les couloirs, aperçoit Barbey et vient lui donner du « cher maît, e », histoire de persuader à la galerie qu’il était le familier de l’auteur de l’Ensorcelée.

— Vous savez, lui dit-il, que Pierson vient de me dire beaucoup de bien de vous. Elle vous adore Voulez-vous que je vous présente ?

— Non. répondit mélancoliquement d’Aurevii y, mon cœur est en vacances, et je ne veux pas lui faire faire de devoirs.

— La vérité, fit Barbey en se tournant vers son voisin, lorsque Boucheron eut disparu, c’est qu’il ne m’agréait guère d’être présenté à Pierson sur la manche de Boucheron.

— Très bien ! Noté, riposta Charpie.

Vidal et Ajalbert, qui habitaient les hauteurs de Montmartre l’un, et l’autre à Levallois, donnèrent le signal du départ.

Ils avaient à peine descendu les premières marches de l’escalier, que quelqu’un s’écriait :

— Dis donc, Charpie, tu devrais bien ne pas admettre Vidal dans le comité de la Revue lilas, pas plus que... Ajalbert. Ça n’existe pas, cette littérature-là. Ajalbert se vautre et Vidal s’enlise.

— Dame ! aux voix, répondit Charpie.

Il n’y eut que des veto.

Méténier prit congé à son tour.

— Ne m’éreintez pas trop, lança-t-il, en flèche du Parthe.

— Ereinter quoi donc ? fit Griffin, quand Méténier fut sorti. Il lui suffit d’écrire, à celui-là, pour être jugé. Si nous le biffions, ce sous-off de la littérature.

— Biffons.

Peyefort prit congé à son tour.

— En voilà encore un, voyons, entre nous, continua Griffin... quel service est-il capable de rendre à la revue ? Il va nous encombrer de ses lombrics qui ressassent tout le temps les mêmes soleils couchants. Pas foutu d’aligner trois phrases qui tiennent debout...

— Du reste, approuva de Régnier en se levant, nous sommes bien assez de quatre dans ce comite. Viens-tu, Francis ?

— Je te suis.

— Non ! toi !je ne te lâche pas, tu me ferais biffer.

Ils sortirent.

— Voilà les jeunes, mon cher ami, conclut mélancoliquement Charpie. Et remarquez que ces deux-là, qui font la petite bouche, n’ont pas plus de talent que les autres.

Kerbihan sourit.

— Comment ? lui aussi ! pensa-t-il, en prenant son chapeau.

— Mais alors, voyons ! demanda-t-il à Charpie, — une fois qu’ils eurent, à leur tour, pris congé de la maîtresse de maison, — les « Jeunes », la question des « Jeunes », enfin, qui revient sur les tapis quotidiens de temps à autre ?.



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